JO 2024 : Marseille a déjà la flamme avant de devenir le “centre du monde”

Un Marseille de carte postale. Baignée d'un soleil radieux, signe du retour des beaux jours, la capitale de la Provence se met sur son 31 pour accueillir la flamme olympique sur le territoire français et lancer le relais qui emmènera le symbole des JO dans un périple à travers la France jusqu’à la cérémonie d’ouverture le 26 juillet prochain.

Même le climat est au diapason de la bonne humeur qui règne dans la deuxième ville de France. "La météo sera clémente avec un vent relativement modéré", jure le préfet de police des Bouches-du-Rhône, Pierre-Édouard Colliex, et "l'ensemble du programme pourra se dérouler conformément aux prévisions" avec une parade nautique pour accueillir le Belem, qui ramène la flamme olympique de Grèce, et des concerts en plein air.

Dans la cité phocéenne, où règne la passion pour l’OM, il y a une devise qui unit les foules : "À jamais les premiers !" Et ces diables de Marseillais l’ont encore fait. Ils vont accueillir la toute première cérémonie d'arrivée de la flamme décentralisée de l’histoire des Jeux modernes. Comprendre : organisée loin de la ville hôte et de leurs éternels rivaux parisiens. 

D’ailleurs pas question de parler de la demi-finale de Ligue des champions du PSG, les Marseillais en goguette sur le Vieux-Port préfèrent parler de la fierté de voir leur ville se transformer en “centre du monde”, selon les mots de leur maire, Benoît Payan, qui s'étalaient dans les kiosques à journaux à la une de La Provence. 

Un ponton en forme de piste d'athlétisme

Pour que la fête soit belle, les ouvriers s’affairent depuis déjà plusieurs jours : scènes de concerts, éclairages, sono, barrière de sécurité, terrains de sport… Le Vieux-Port version arrivée de la flamme prend de l'allure. Le ponton en forme de piste d'athlétisme auquel s'amarrera le Belem est déjà prêt.

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Après un périple d’une dizaine de jours en mer, il débarquera en début de soirée. Florent Manaudou, champion olympique de natation 2012, sera le premier porteur de la torche olympique sur le sol français. Après l’allumage de la vasque, un concert géant avec les rappeurs Soprano et Alonso ambiancera la Canebière.

"S’il y aura du monde ? Il y aura 150 000 personnes donc ce serait un pléonasme de dire qu’il y aura du monde ! Honnêtement, je ne sais pas comment ça va rentrer", s'enthousiasme Marco, patron de chez Oscar, un restaurant dont la terrasse donne sur le Vieux-Port et donc sur les festivités. "C'est une fois dans une vie. Peut-être une fois dans l'histoire !"

"Il y aura des retombées"

Marco est un Marseillais pur jus, avec la gouaille et l’accent "chantang" qui va avec. Mais le restaurateur reste pragmatique : “La terrasse, elle n’est pas extensible donc on va faire comme on peut. Mais il faut aussi voir le futur. Demain Marseille sera au centre du monde. Tout le monde verra Marseille et ses merveilles : ses monuments, ses plages, sa mer. On aura des retombées, c'est sûr même si c’est l’an prochain.”

Seule inquiétude pour le Marseillais : la sécurité et les mouvements de foule. Pourtant, des dizaines de cars de CRS et de policiers encerclent déjà le Vieux-Port. En comptant les forces de l'ordre et les agents de la mairie, 8 500 personnes seront présentent pour sécuriser l'événement et mettre la Canebière dans sa “bulle de sécurité”. Plus que pour la visite du pape François en septembre 2023. Le tout sous l’œil de la basilique Notre-Dame-de-la-Garde, la “Bonne Mère” des Marseillais.

"Ça va nous faire du bien"

Parmi les passants, certains ont fait le déplacement spécialement pour être présents pour l’arrivée de la flamme. À l’image de Nadia Oudjoudi, 56 ans, venue de Saint-Ouen, à côté de Paris, spécialement pour assister à la cérémonie. 

“C’était important pour moi de venir à Marseille car j’adore cette ville. Elle transmet une énergie”, explique Nadia Oudjoudji.

Pour cette figure de la vie associative de Seine-Saint-Denis, les Jeux font figure d’un moment d’unité. “Les Jeux olympiques, ce sont les peuples rassemblés par le sport”, explique-t-elle. “C'est historique et il faut vraiment se dire que ça va nous faire du bien. On a traversé ces dernières années des périodes très difficiles, moroses… Mais là, ce sera la fête. Et avec mon association de traiteur social multiculturel, on compte bien régaler les papilles des spectateurs pendant les JO.”

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“On sera là au début et à la fin puisqu’on va assister à la cérémonie d’arrivée et on compte bien être à la cérémonie d’ouverture sur la Seine le 26 juillet. Et ma ville, Saint-Ouen, sera au cœur des Jeux puisque s’y trouve le village des athlètes”, dit-elle en souriant.

"Vous vous en rappellerez plus tard"

Sylvain Champion est venu de Cavaillon avec ses 4 enfants pour leur montrer l'événement. Si le Provençal de 42 ans garde des souvenirs émus des derniers Jeux français, ceux d’hiver à Albertville en 1992, ses enfants ont bien du mal à saisir la portée historique que constitue l’arrivée de la flamme olympique. 

“La flamme, c’est les Jeux olympiques. Vous vous en rappellerez plus tard”, leur promet leur père.

D’autres touristes sont venus par hasard, à l’image de Thomas et Marie, couple de jeunes belges qui avait pris leur billet longtemps à l'avance sans savoir qu’il coïncidait avec l’arrivée de la flamme. “C’est chouette d’être là mais demain on va fuir la foule en allant dans les Calanques ! Par contre, jeudi, on va en profiter pour regarder le relais de la flamme. Elle passera en bas de chez nous.”

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Après son débarquement, la flamme commencera en effet son périple à travers la France. Mais l'olympisme ne quittera pas pour autant Marseille : la cité phocéenne sera également site olympique durant les JO, accueillant les épreuves de voile.

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