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"J'ai décidé de continuer", annonce le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez

Après plusieurs jours de réflexion, le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a annoncé, lundi, avoir décidé de poursuivre à la tête du gouvernement en dépit de l'ouverture d'une enquête préliminaire pour trafic d'influence et corruption visant son épouse, Begoña Gómez.

Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a annoncé lors d'une allocution télévisée, lundi 29 avril, qu'il avait décidé de rester à la tête du gouvernement.
Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a annoncé lors d'une allocution télévisée, lundi 29 avril, qu'il avait décidé de rester à la tête du gouvernement. © Thomas Coex, AFP
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"J'ai décidé de continuer." Le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a annoncé, lundi 29 avril, avoir fait le choix de ne pas démissionner de son poste de chef du gouvernement. Et ce malgré la "campagne de discrédit" dont il accuse l'opposition de droite et dont la dernière illustration a été, selon lui, l'ouverture d'une enquête préliminaire pour trafic d'influence et corruption visant son épouse, Begoña Gómez.

"J'ai décidé de continuer" à la tête du gouvernement, a dit sur un ton grave le leader socialiste de 52 ans, au pouvoir depuis 2018, dans une allocution solennelle de neuf minutes prononcée sur le perron du palais de la Moncloa, siège officiel de la présidence du gouvernement espagnol.

Pedro Sanchez s'était muré dans le silence depuis l'annonce, mercredi, par un tribunal madrilène de l'ouverture d'une enquête préliminaire pour "trafic d'influence" et "corruption" contre son épouse, Begoña Gómez. Sidérant le pays, il avait écrit une lettre de quatre pages aux Espagnols dans laquelle il expliquait qu'il envisageait de démissionner pour protéger sa famille.

Niant lundi avoir agi de la sorte par "calcul politique", il a appelé le pays à entreprendre "une réflexion collective" sur la polarisation de la vie politique, afin d'empêcher "la désinformation de diriger le débat politique".

"Ou nous disons 'assez' ou la dégradation de la vie publique conditionnera notre avenir et nous condamnera comme pays", a-t-il ajouté.

Le soutien de milliers de sympathisants

Fait absolument inédit, Pedro Sanchez avait suspendu toutes ses activités publiques alors qu'il devait notamment lancer jeudi soir la campagne des régionales du 12 mai en Catalogne, un scrutin à la portée nationale où son Parti socialiste espère chasser les indépendantistes du pouvoir.

"J'ai besoin de m'arrêter et de réfléchir" afin de décider "si je dois continuer à être à la tête du gouvernement", avait-il écrit dans une lettre de quatre pages, publiée sur le réseau social X.

Scandant "Pedro, reste !", des milliers de sympathisants se sont réunis, samedi 27 avril, devant le siège du Parti socialiste à Madrid pour demander au Premier ministre de ne pas quitter son poste.

L'enquête contre l'épouse de Pedro Sanchez, placée sous le sceau du secret de l'instruction, a été ouverte à la suite d'une plainte de l'association "Manos limpias" (Mains propres), un collectif proche de l'extrême droite.

Elle porte en particulier, selon le média en ligne El Confidencial, sur les liens noués par Begoña Gómez avec le groupe Globalia, parrain de la fondation dans laquelle elle travaillait, au moment où Air Europa, compagnie aérienne appartenant à Globalia, négociait avec le gouvernement Sanchez l'obtention d'aides publiques.

Cette compagnie a effectivement touché, en novembre 2020, 475 millions d'euros, issus d'un fonds de 10 milliards destiné à soutenir les entreprises stratégiques en difficulté à cause de la pandémie. Mais des dizaines d'autres ont suivi, dont plusieurs de ses concurrents (Iberia, Vueling, Volotea...).

Le parquet a demandé jeudi le classement de cette enquête, tandis que Manos limpias a reconnu que sa plainte était uniquement basée sur des articles de presse, mais le juge en charge du dossier n'a pas encore dévoilé ses intentions.

Une loi d’amnistie qui ne passe pas

Figure honnie par l'opposition, Pedro Sanchez - qui gouverne avec l'extrême gauche et bénéficie du soutien des indépendantistes basques et catalans - veut voir dans cette affaire une campagne orchestrée par "une coalition d'intérêts de droite et d'extrême droite" qui "n'acceptent pas le verdict des urnes".

Très polarisé, le contexte politique s'est fortement tendu ces derniers mois en Espagne en raison de l'opposition farouche de la droite à une loi d'amnistie pour les indépendantistes impliqués dans la tentative de sécession de la Catalogne en 2017.

Concession très controversée du Premier ministre aux séparatistes catalans, en échange de leur soutien à sa reconduction pour un nouveau mandat en novembre, cette loi a été votée en première lecture par les députés au mois de mars et devrait être adoptée définitivement fin mai.

L'opposition de droite tourne depuis mercredi Pedro Sanchez en ridicule, l'accusant de vouloir se faire passer pour une victime.

"Un chef du gouvernement ne peut pas se donner en spectacle comme un adolescent afin que tout le monde se mette à lui courir après en l'implorant de ne pas partir et de ne pas se fâcher", a ironisé le chef du Parti populaire (droite), Alberto Nuñez Feijoo.

Avec AFP

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