Tout ce qu’il faut savoir sur le Belem, sur lequel naviguera la flamme olympique depuis la Grèce

Le premier à relayer la flamme olympique pour Paris 2024 ne sera pas un athlète, ni une star et encore moins un anonyme : c'est un fameux trois mâts, fin comme un oiseau ! Hissez haut ! Le 26 avril prochain, le symbole des Jeux embarquera à bord du Belem, fleuron de la marine française.

"Pour le navire, c'est l'événement de sa vie", se réjouit Christelle Hug de Larauze, déléguée générale de la fondation Belem sur Franceinfo.

À lire aussiSuivez l'actualité des JO sur France 24

Entre le 27 avril et le 8 mai, le trois-mâts voguera sur la Méditerranée pour amener la flamme olympique à Marseille, début de son périple français

Seize marins et jusqu'à 48 stagiaires

Le Belem est un trois-mâts barque, long de 58 mètres hors-tout et large de 8,80 mètres. Il possède 22 voiles, pour une surface de voile totale de 1 200 m². La plus lourde des 22 pèse à elle seule 800 kg. Son grand mât mesure quant à lui 34 mètres au-dessus du niveau de la mer. Concernant ses performances, sa vitesse maximale est de 9,2 nœuds, soit 17 km/h.

Actuellement, le Belem navigue grâce à un équipage mixte de 16 marins professionnels issus de la marine marchande. Il peut embarquer jusqu'à 48 stagiaires. C'est pour cette raison que les marins du Belem doivent allier compétences marines et pédagogie.

Actuellement, c'est Aymeric Gibet le capitaine du navire. Il encadrera la vingtaine de jeunes en réinsertion qui feront la traversée avec la flamme.

Une longue histoire

La capitaine est nantais (ouest de la France), tout comme le Belem. Le trois-mâts a en effet été construit en 1896 dans la cité des ducs de Bretagne. Il est donc né la même année que les Jeux olympiques modernes. Entre 1896 et 1913, le Belem est un navire marchand, utilisé surtout le commerce du cacao, notamment pour le chocolatier Menier entre le Brésil et Nantes.

Il a ensuite battu pavillon anglais puis italien, alternant entre plaisance, tour du monde avant de devenir un navire école à Venise. Il gardera cette vocation lors de son rachat en 1979 par l'Union des Caisses d'Epargne qui le vendra en 1981 à la Fondation Belem. En 1984, il est officiellement classé monument national. Tout en étant un navire-école ouvert à tous, il sillonne les mers et océans enchaînant les parades nautiques : il a ainsi été présent aussi bien au centenaire de la Statue de la Liberté (1987), au 400^e anniversaire de la ville de Québec (2008) et au jubilé de Diamant de la Reine Elisabeth II (2012). Cette année-là, il s'invite déjà aux JO.

"Le Belem a été témoin de notre histoire sur trois siècles : il a vu l’éruption de la montagne Pelée, deux guerres mondiales, un séisme au Japon, une pandémie", note le capitaine dans Presse Océan. "Mais, pour la première fois, avec les Jeux, il ne va pas être simple témoin mais acteur de l’histoire des hommes."

En tête à tête avec "un mythe international"

"Nous formons le premier maillon d’une aventure collective" qui "continuera à terre", affirme à Presse Océan Aymeric Gibet.

"Contempler la flamme olympique à 2 h du matin, dans le noir, isolé du monde, au milieu de la mer, sur un bateau de 127 ans…", rêvasse déjà le commandant. "Sur le Belem, on est un peu hors du temps."

À lire aussiJO-2024 : Paris, Seine-Saint-Denis, Marseille, Tahiti... Où auront lieu les compétitions ?

Il promet déjà un "moment unique" à son équipage qui sera invité à assister à la cérémonie d'allumage de la flamme à Olympie.

Une parade nautique pour l'arrivée à Marseille

Pour son arrivée dans la cité phocéenne, le 8 mai, le Belem aura droit à une escorte grandiose puisqu'une gigantesque parade nautique, qui pourrait rassembler jusqu'à un millier de navires, accompagnera le trois-mâts pour son arrivée.

Pour ne pas faire d'ombre au Belem, les voiliers présents ne pourront pas dépasser les 41 mètres. Toutes les embarcations se réuniront dans la matinée dans la "rade nord" de Marseille, en face des quartiers populaires de la seconde ville de France, puis elles suivront à partir de 11 heures le Belem, qui se rendra dans la rade sud jusqu'aux Goudes avant de revenir s'immobiliser entre les îles du Frioul et le Vieux port vers 15h30.

Puis, vers 19h, le trois-mâts entrera dans le Vieux port et la flamme olympique pourra débuter son périple en France et dans les territoires d’outre-mer.